Parce qu’il faut bien y revenir, au travail,
après les congés…
Si les congés ont été de vraies vacances
dignes de ce nom (c'est-à-dire SANS accès à distance à sa boîte mail
professionnelle, SANS blackberry, et SANS appel de Zeboss), notre cerveau a eu
le temps de déconnecter, voire d’oublier la signification même du mot
« travail ».
Mais déjà, la veille du retour, l’ambiance change
nettement. On a beau tenté de rester dans le holiday spirit, le mental se remet
automatiquement en mode « travail, anticipation, stress ». Un peu
comme les dimanches soir, mais en plus intense. On passe une nuit assez agitée,
et au matin le réveil est parfois…laborieux, voire douloureux.
Ca y est, on a remis de l’ordre dans sa
tête, on a même retrouvé le chemin du travail. Généralement, on file droit
s’enfermer dans le bureau, la tête basse, sans saluer les collègues….pas encore
d’attaque pour se confronter si violement au monde réel…envie de préserver
aussi longtemps que possible le parfum et l’aura des vacances passées. Et puis,
il est encore trop tôt pour les questions du type « Alors ? Ces vacances ? Tu as eu du beau temps ?
Bien reposé ? Pas trop dur de revenir ?».
…A ton avis…
Hop, écran d’ordinateur allumé. Zut, on a
oublié le mot de passe de l’ordinateur…Et vas-y qu’on fouille dans les papiers
et autres blocs-notes, à la recherche d’un hypothétique indice indiquant le
fameux mot de passe choisi il y a des mois.
Ca y est, ordinateur ouvert (après
l’intervention de M. Informatique, qui a tout remis à zéro et réinitialisé le
mot de passe. Il fallait bien ça quand même…). Boite mail ouverte, et la boule
monte au ventre au fur et à mesure que les mails se chargent. On va en avoir
pour deux bonnes heures pour défricher tout ça, supprimer les spams, identifier
les mails urgents et périmés des mails importants, hiérarchiser et répondre aux
plus urgents. Au moins, pendant ce temps, on est tranquille derrière son écran,
personne n’ose venir nous déranger.
Personne ? Ah, on avait failli
oublier…. Il y a les clients, à qui on a manifestement beaucoup, beaucoup, mais
beaucoup manqué. Eux, ils s’en moquent de nos états d’âmes post-congés. Ils
nous ont attendus pendant des jours, on est devenu LA personne indispensable.
Ils se sont préparés à nous appeler la veille, et dès 8.15, porte à peine
franchie, l’ordinateur bloqué (vous vous souvenez ?), notre téléphone
sonne. Toute la matinée.
On trouve enfin le temps de s’attaquer aux
dossiers papiers. Ceux qui se sont empilés sur le bureau pendant notre absence,
et qui attendent sagement en face de nous. Il va bien falloir commencer par un
bout, histoire de la faire descendre un
peu, la pile.
Plus on y pense, et plus on y trouve un
superbe paradoxe, à cette affaire de pile de dossiers. Plus on part longtemps,
moins la pile est importante au retour. Intéressant, non ? Après moult
réflexion, on en est arrivé à la conclusion suivante : en cas de longue
absence, les collègues sont moins tentés de mettre des dossiers de côté pour nous
les soumettre. Il y aurait donc une directe corrélation entre la durée de
congés des absents et la productivité des présents. Magique, non ? Note
pour plus tard : prendre des congés bonifiés !
Mais bon, la « pile zéro
dossiers », c’est de la pure théorie. Dans la vraie vie, ça ne marche pas
comme ça. Alors, on s’y attaque, à ces dossiers. Sans oublier les fameux
dossiers ingérables en notre absence, qu’on nous ramène tout au long de la
journée. « Ah oui, j’avais oublié de
te soumettre ce cas…si tu peux y jeter un œil… ».
Et allez, c’est reparti…
…Le seul mérite du jour du retour de congés,
finalement, c’est de passer, vite. Très vite. Trop vite.
Et là, on ne rêve plus que de nos prochaines
vacances…