lundi 24 mars 2014

Je bénis l’inventeur des ruptures par SMS (au cinéma)



Pas les ruptures à l’écran, pour de faux. Non, les ruptures pour de vrai, en live et en intégral, en visionnage exclusif, rien que pour vous devant vos yeux ébahis, mesdames z’é messieurs !

Voici la scène : moi, assise dans la salle de ciné, devant un film pas super intéressant au demeurant. Devant moi, un gars s’amuse avec son portable. Enfin, « portable », façon de parler. Il s’agit plutôt d’un de ces téléphones de dernière génération que vous êtes obligés de tenir à deux mains pour le manier, qui vous mangent la moitié de la place dans votre sac (même pas la peine d’essayer de les glisser dans votre poche de jean), avec lesquels vous n’êtes pas sûrs de l’endroit où il faut coller votre oreille pour entendre la personne au bout du fil (allooo ?)… Bref, le téléphone ENORME, avec un écran ENORME.
Et rétroéclairé, l’écran (on est dans le noir, au ciné, vous suivez ?).
Donc, l’écran du portable, c’est comme si je l’ai en face de moi. Il me bouche même la vue sur le film, tellement il est imposant…Je vois tout, je lis tout, je suis tout ce qu’il fait.
(le mec a quand même eu la délicatesse de le mettre en mode silencieux. Sympa, il pense aux autres…)

Et qu’est ce qu’il fait, le type, au lieu de regarder sagement le navet devant nous ? Il largue sa nana ! Par SMS…

Là, un aparté s’impose. Parce que j’entends d’ici ce que vous pensez « ouais mais pourquoi tu lis les conversations des autres, toi, aussi ? T’avais qu’à te décaler, lui demander d’arrêter, j’sais pas moi… C’est pas poli de lire les conversations des autres, d’abord… »
OK Ok.
A ces remarques pertinentes et judicieuses je répondrais que : (petit 1) je ne pouvais pas me décaler j’étais entourée d’autres spectateurs, (petit 2) le type avait l’air si peu engageant que je n’ai pas osé lui adresser la parole, (petit 3) le film était si soporifique que j’ai rapidement décroché, (petit 4) même si j’avais voulu suivre le film, l’écran du portable était si imposant qu’il aurait fait office de sous-titrage, (petit 5) oh et puis zut la curiosité a aussi pris le dessus (j’aimerais bien vous y voir, vous, à ma place).

Voila, ce point rétabli, et ma dignité intacte, je continue.

J’en étais où ? Ah oui, il rompt avec sa chérie. Je retranscris en substance les échanges.

« Salut c’est toujours bon pour ce soir ?»

« Salut. Je ne suis pas sûr ».

« Tu es pris finalement ? »

« Je suis au cinéma là. Je crois que c’est fini entre nous. Je te souhaite plein de bonheur pour la suite. »

« ? »

« Je n’ai rien à expliquer. Je m’embête. »

« Tu es un mec égoïste et dangereux. »

« Je ne suis pas égoïste, tu te trompes. Ce sont les personnes qui disent cela qui devraient s’interroger sur leur santé mentale » (âge mental 2 ans…On se croirait à la cour de l’école… « c’est celui qui dit qu’y est, d’abord, na ! »)

1 minute s’écoule. Pas de réponse. Il en rajoute une couche.

« Tu as clairement un problème, et tu te voiles la face. Je te conseille de demander de l’aide. » (Je vous jure qu’il a écrit ça …)

 Pas de réponse. Il recommence à écrire. Ce mec est un sadique.

« Je te dis cela pour ton bien. Parce que je tiens à toi quand même » (ben voyons).

A ce moment de l’échange, j’avoue que mon cœur palpite. Samantha va-t-elle répondre ? Jack va-t-il prendre la branlée de sa vie ? Vont-ils se réconcilier et couler des jours heureux à Las Vegas ? Samantha va-t-elle courageusement partir et sécher ses larmes avec Brandon ?

Ah, je respire, une réponse arrive.

«  Salaud. »

Et la réponse, monstrueuse.

« Le film va commencer (ça fait bien une heure qu’il a commencé, mais bon…), j’arrête là. Je t’embrasse. » (So shocking !)

Je ne sais plus où me mettre. J’ai quitté la séance avant la fin du film. Je n’avais rien suivi à l’intrigue. Ce mec me dégoutait. Foutu pour foutu…

Je bénis l’inventeur des salles de cinéma en sous-sol dans lesquelles on ne capte pas. 





1 commentaire:

  1. Et que pensez vous des affabulatrices de viol pour se faire un max d'argent très rapidement ?
    Je bénis l'inventeur du "sérum de vérité".

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