Moi, tous les jours, je bénis
l’inventeur de mes plantes vertes. Elles ont toutes les qualités.
Elles sont belles. Toutes, et
chacune à leur manière. Chacune leur style.
Chacune leur coloris.
Elles sont faciles à vivre.
Elles ne perdent pas leurs poils, elles ne bavent pas, elles ne grognent pas.
Elles ne me réveillent pas la
nuit et sont respectueuses de mon rythme de sommeil. J’apprécie leur
délicatesse.
Elles n’ont pas la folie des
grandeurs ni des goûts de luxe. Un pot, de la terre, un peu d’eau et elles sont
les plus heureuses.
En fait, en y réfléchissant
bien, elles sont très romantiques : elles vivent littéralement d’amour (le
mien) et d’eau fraiche (merci, Eau de Paris).
Elles sont franchement
arrangeantes. Je peux les déplacer à ma guise, les placer à gauche de la
fenêtre, ah non, en face de la porte, attends non plutôt dans le coin droit du
salon c’est plus feng-shui, quoi que, et si j’essayais dans la cuisine pour
égayer les murs ?…Elles ne diront rien et se laisseront faire docilement.
Mieux qu’un chien je vous dis.
Elles grandissent, mais elles
s’habillent toujours à la même taille. C’est pas magique ça ?
Elles savent écouter, elles.
Je peux leur parler, sans crainte d’être interrompue, jugée, critiquée. On ne
fait pas mieux comme thérapie personnelle (Oui, je parle à mes plantes. Ca pose
un problème ?).
Elles sont apaisantes. Les
regarder me met en joie. Leur parler m’apaise (Oui, je continue à parler à mes
plantes. Et oui, je vais très bien merci).
Elles sont bien élevées.
Elles n’haussent jamais la voix, même si elles ne sont pas d’accord avec moi.
Bonne éducation.
Elles me passent tout et sont
d’accord sur tout. Avec elles, j’ai toujours raison, et ça, ça fait du bien.
Elles ne sont pas
compliquées. Je peux me balader dévêtue, pas coiffée, en râlant tout bas,
devant elles, je n’ai droit à aucune remarque, aucun commentaire déplacé. C’est
pas gagné avec tout le monde.
Elles sont généreuses. Elles
se dépouillent volontiers d’une part de
leur être pour en faire une bouture. De savoir qu’un petit bout d’elles fleurit
chez mes amis, ça me met en joie, et elles aussi.
Elles vont avec tout :
ben ouais, c’est bien connu, le vert, ça va avec tout. Non ?
Elles sont dévouées et
donneraient leur vie pour moi. La mission number one de ces plantes kamikazes consiste
à absorber en lieu et place de leur maître, au choix :
- les vapeurs toxiques des peintures et autres produits domestiques utilisés quotidiennement à la maison…
- les ondes wifi et autres connexions invisibles, qui sont, je l’avoue, hyper pratiques, mais qui font flipper quant aux éventuels effets sanitaires à plus ou moins long terme…gloups…
- les mauvaises ondes et les tensions dans l’air qui peuvent régner dans la pièce …
Quel don de soi, quel
sacrifice !
Alors, franchement, il ne mérite pas d’être béni, l’inventeur des
plantes vertes ?
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