Pas les ruptures à l’écran,
pour de faux. Non, les ruptures pour de vrai, en live et en intégral, en
visionnage exclusif, rien que pour vous devant vos yeux ébahis, mesdames z’é
messieurs !
Voici la scène :
moi, assise dans la salle de ciné, devant un film pas super intéressant au
demeurant. Devant moi, un gars s’amuse avec son portable. Enfin, « portable »,
façon de parler. Il s’agit plutôt d’un de ces téléphones de dernière génération
que vous êtes obligés de tenir à deux mains pour le manier, qui vous mangent la
moitié de la place dans votre sac (même pas la peine d’essayer de les glisser
dans votre poche de jean), avec lesquels vous n’êtes pas sûrs de l’endroit où il
faut coller votre oreille pour entendre la personne au bout du fil (allooo ?)…
Bref, le téléphone ENORME, avec un écran ENORME.
Et rétroéclairé, l’écran
(on est dans le noir, au ciné, vous suivez ?).
Donc, l’écran du
portable, c’est comme si je l’ai en face de moi. Il me bouche même la vue sur
le film, tellement il est imposant…Je vois tout, je lis tout, je suis tout ce
qu’il fait.
(le mec a quand même eu la délicatesse de le mettre
en mode silencieux. Sympa, il pense aux autres…)
Et qu’est ce qu’il fait,
le type, au lieu de regarder sagement le navet devant nous ? Il largue sa
nana ! Par SMS…
Là, un aparté s’impose. Parce
que j’entends d’ici ce que vous pensez « ouais
mais pourquoi tu lis les conversations des autres, toi, aussi ? T’avais qu’à
te décaler, lui demander d’arrêter, j’sais pas moi… C’est pas poli de lire les
conversations des autres, d’abord… »
OK Ok.
A ces remarques
pertinentes et judicieuses je répondrais que : (petit 1) je ne pouvais pas
me décaler j’étais entourée d’autres spectateurs, (petit 2) le type avait l’air
si peu engageant que je n’ai pas osé lui adresser la parole, (petit 3) le film
était si soporifique que j’ai rapidement décroché, (petit 4) même si j’avais
voulu suivre le film, l’écran du portable était si imposant qu’il aurait fait
office de sous-titrage, (petit 5) oh et puis zut la curiosité a aussi pris le
dessus (j’aimerais bien vous y voir, vous, à ma place).
Voila, ce point rétabli,
et ma dignité intacte, je continue.
J’en étais où ? Ah
oui, il rompt avec sa chérie. Je retranscris en substance les échanges.
« Salut c’est toujours bon pour ce soir ?»
« Salut. Je ne suis pas sûr ».
« Tu es pris finalement ? »
« Je suis au cinéma là. Je crois que c’est fini entre nous. Je te
souhaite plein de bonheur pour la suite. »
« ? »
« Je n’ai rien à expliquer. Je m’embête. »
« Tu es un mec égoïste et dangereux. »
« Je ne suis pas égoïste, tu te trompes. Ce sont les personnes qui
disent cela qui devraient s’interroger sur leur santé mentale »
(âge mental 2 ans…On se croirait à la cour de l’école… « c’est celui
qui dit qu’y est, d’abord, na ! »)
1 minute s’écoule. Pas de
réponse. Il en rajoute une couche.
« Tu as clairement un problème, et tu te voiles la face. Je te
conseille de demander de l’aide. » (Je vous jure qu’il a
écrit ça …)
Pas de réponse. Il
recommence à écrire. Ce mec est un sadique.
« Je te dis cela pour ton bien. Parce que je tiens à toi quand même »
(ben voyons).
A ce moment de l’échange,
j’avoue que mon cœur palpite. Samantha va-t-elle répondre ? Jack va-t-il
prendre la branlée de sa vie ? Vont-ils se réconcilier et couler des jours
heureux à Las Vegas ? Samantha va-t-elle courageusement partir et sécher
ses larmes avec Brandon ?
Ah, je respire, une
réponse arrive.
« Salaud. »
Et la réponse,
monstrueuse.
« Le film va commencer (ça fait bien une heure
qu’il a commencé, mais bon…), j’arrête là.
Je t’embrasse. » (So shocking !)
Je ne sais plus où me
mettre. J’ai quitté la séance avant la fin du film. Je n’avais rien suivi à l’intrigue.
Ce mec me dégoutait. Foutu pour foutu…
Je bénis l’inventeur des
salles de cinéma en sous-sol dans lesquelles on ne capte pas.
Et que pensez vous des affabulatrices de viol pour se faire un max d'argent très rapidement ?
RépondreSupprimerJe bénis l'inventeur du "sérum de vérité".